Diminuer les nuisances sonores dues à la circulation routière est une mesure de santé publique indispensable aujourd’hui. Pour remplir leurs obligations légales et améliorer le bien-être de la population, le Canton de Vaud et la Ville de Lausanne vont intégrer le 30km/h nocturne à la palette d’outils de l’assainissement du bruit routier. L’efficacité de cette mesure a été démontrée par des tests menés entre 2017 et 2019 à Lausanne. Le 30km/h de nuit pourra être mis en œuvre ailleurs dans le canton à la demande des communes.
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L’assainissement du bruit routier en milieu urbain est un défi majeur pour les collectivités publiques. Ce défi, aujourd’hui, est étayé par des études scientifiques, a démontré son bien-fondé, et une ordonnance fédérale (Ordonnance fédérale contre le bruit (OPB), de 1986, révisée en 2018) précise qu’aux abords d’une route, de manière générale, certains planchers sonores doivent être respectés.
Pour le Canton de Vaud et les communes qui prennent part au projet, l’objectif de la mesure est, fondamentalement, de préserver la santé des habitants et d’améliorer, globalement, la qualité de vie. A noter que le 30 km/h de nuit s’inscrit dans un mouvement plus large de modernisation de la vie en milieu urbain et de la mobilité. Il possède des vertus également en termes de sécurité routière, de gestion du trafic et de protection de l’environnement.
A la recherche de solutions efficaces et proportionnées, le Canton de Vaud et la Ville de Lausanne ont lancé en 2017 un essai pilote d’abaissement de la vitesse à 30 km/h de nuit sur les avenues de Beaulieu et Vinet à Lausanne. Arrivé à son terme, le protocole de tests livre un bilan très positif, démontrant la pertinence d’une telle mesure pour protéger du bruit routier un grand nombre de riverains, avec des coûts de mise en œuvre modérés. « Le 30 km/h de nuit est une mesure pertinente qui se situe au croisement des préoccupations actuelles. Elle concerne autant la santé que la sécurité ou l’environnement. Dans un canton qui continue de croître, cette mesure permet de concilier qualité de vie, mobilité et création de nouveaux logements », relève Nuria Gorrite, cheffe du Département des infrastructures et des ressources humaines.
Les résultats du test lausannois appliqués à un modèle standard démontrent qu’une vitesse de nuit à 30 km/h permet de réduire le bruit moyen de 2 à 3 décibels. Associé à la pose d’un revêtement phonoabsorbant, le niveau sonore moyen baisse encore de 1 dB(A), soit une diminution globale de 3 à 4 dB(A). Ce chiffre représente la réduction du bruit moyen sur toute la durée de vie de ce type de revêtement dont l’efficacité, très élevée au début, diminue au fil du temps. L’essai démontre également que le 30 km/h nocturne a un impact considérable sur les vitesses excessives, qui diminuent drastiquement en comparaison aux mesures faites avec la vitesse à 50 km/h. Essentielle pour la qualité du sommeil, la diminution des bruits de pointe est de 80% lorsque le 30 km/h était en place.